TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

BLOCK NOTE

block note - h2o

mercredi 10 septembre 2025, par c jeanney

À cause du décalage horaire, je reçois des cascades canadiennes de jour pendant la nuit. Je fractale, c’est à dire que j’ai trois projets en route dont l’un est en trois parties, et que l’une de ces trois parties est faite de trois blocs, et ça ne demande qu’à continuer. La fleur de cire s’est ouverte. J’ai de quoi m’occuper. J’ai l’impression que tout est lié ou que tout se répond, qu’il y a une logique, des mouvements souterrains, et qu’il faut faire très attention à ce qui est laissé sur le côté, que c’est justement la traîne qui compte. Nous sommes minuscules et faillibles, mais certains d’entre nous font des rodomontades, c’est fatigant de les voir prendre soin de leurs egos. Il y a des choses simples à regarder simplement. Pour NT je commence à comprendre le mouvement de fond, c’est-à-dire de cascade, et que mon travail est d’isoler les gouttes sans perdre de vue les dos et les bosselures, comme des croupes de chevaux. La tension entre permanence et déplacement se décalque sur d’autres thèmes, comme pourquoi continuer à se faire du mal, qui est un therme en permanent déplacement. Il faudrait que l’humanité se repose. Qu’elle se contente, rien qu’une journée, de regarder l’eau et les fleurs, pour changer. L’ennui, c’est qu’elle s’ennuie, enfin, certains s’ennuient et il leur faut plus de missiles, comme un petit garçon voudrait un plus gros feu d’artifice pour se gorger d’émotions fortes, étincelles, explosions, et dramatiques, en découpant les ailes des mouches, de petits garçons mal élevés qui cherchent de l’attention, parce qu’ils n’ont pas été assez aimés. J’y crois, que les musk et compagnie ont été des enfants seuls et terrifiés, et qu’une fois devenus adultes ils ne connaissent que la peur, qui est de la puissance inversée. Je crois qu’ils cherchent à dominer par peur, par très grande peur, qu’ils sont seuls, qu’ils vivront et mourront seuls, et que leurs tentatives d’exister ne les rassasient pas parce qu’ils sont insatiables, si apeurés. Le plus souvent, quand on regarde une catastrophe, on voit que l’amour y manque ou a manqué. On devrait s’en fabriquer des tonnes, des bidons, des réserves, des granges remplies d’amour à essaimer, et peut-être que ça arrivera, dans cinq-cents ou mille ans, quand nous aurons cessé d’êtres petits, si oui, la cascade le verra.

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

Messages

  • avec mes limites de toujours et leur renforcement actuel je suis bec ouvert et admiratif devant les trois parties de trois blocs... me rétablie pour un grand hochement de tête approbatif en lisant "On devrait s’en fabriquer des tonnes, des bidons, des réserves, des granges remplies d’amour à essaimer, et peut-être que ça arrivera, dans cinq-cents ou mille ans, quand nous aurons cessé d’êtres petits, si oui, la cascade le verra."

  • (j’hoche aussi) mais pourtant elle ne se reposera jamais - sinon quand il n’y en aura plus (c’est l’histoire des deux planètes qui non éloignées l’une de l’autre discutent et l’une d’elle fait : "quelle barbe j’ai eu des humains..." et l’autre :" oui c’est emmerdant mais ça passe"...)

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