Dans ma rue on enlève les papillons. Il faut stabiliser le camion municipal sur ses vérins pour que le bras élévateur emmène à hauteur du 1er étage l’homme qui les détache, puis les descend avec précautions, puis les passe, et les papillons finissent à l’arrière d’une camionnette, métal contre métal. Passe toute une classe adolescente, rang deux par deux, cahiers, crayons, pochettes et les yeux graves, à cause de ce qui a été vu qui ne porte pas de nom, il n’y a plus de mots disait quelqu’un. Quatre roses jaunes, chacune dans son fourreau de celluloïd. Quand les cloches sonnent, par exemple pour un enterrement comme ce matin (là où vont les roses, portées par quatre mains et une voix dit ça lui aurait plu), il y a un choc dans le mur juste derrière ma tête, une sorte de cliquet profond, comme le bruit d’une poutre qui en heurte une autre. Avancez deux par deux dit la fatigue. Je porte mon bleu dit l’ipomée. C’est mon Umwelt. "Ce principe est valable uniquement si vous avez collecté toute l’information nécessaire" dit le livre. Car mon Umwelt possède un nom, mais sa texture tient d’une fumerole. Fumerole contre fumerole à l’arrière de ma camionnette, je ne porte pas de gants.

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