TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

BLOCK NOTE

block note - linéaire

jeudi 28 novembre 2024, par c jeanney

Mon site change de forme — grâce à Joachim Séné. Les articles n’apparaissent plus les uns à la suite des autres, du plus récent en haut de page, au plus ancien au fond des fonds. Il ne suit plus une ligne chronologique, contrairement à moi, humaine basique, soumise aux hiers qui amènent au présent. Il est devenu une sorte de photographie transversale détemporalisée, qui montre un « tout à la fois », ou plutôt un « tout à l’heure » encore actif, encore vif. Grâce à cette nouvelle organisation, qui présente sur une page le dernier article en date dans chaque rubrique, je vois quelle rubrique à été délaissée, même si je ne comprends pas toujours pourquoi. Et je peux voir aussi quelle rubrique compte toujours autant, même au repos. Par exemple, dans Duos, travail collaboratif, l’article le plus récent est rataboumboum la suite a six minutes, l’échange avec Maryse Hache. C’est une photo de Maryse Hache qui s’affiche en haut de mon site. C’est une citation de Maryse Hache qui s’ajoute au titre de mon site (Tentatives, « la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]). Je ne veux pas qu’un nouvel article vienne cacher la suite a six minutes. Je ne vais pas refuser un duo s’il se présente, simplement je modifierai la date du Duo avec Maryse Hache pour qu’il reste le plus récent, toujours visible en page d’accueil, parce qu’il est très récent pour moi, de façon non-chronologique. Je vais maintenant faire du ménage. Regarder ce qui est actuel dans ce passé affiché. Supprimer les voies de garage. Rassembler en un tout ce que j’ai mis des semaines à mettre en place un article à la fois. Reprendre la main sur ma chronologie, ça ne m’est pas souvent arrivé. Je crois que ça peut changer l’après, le futur, le et maintenant. Me permettre de m’asseoir aussi. « Bien assise », c’est le titre d’un texte que j’ai écrit. Il est centré sur ma mère, je voulais qu’elle soit « bien assise ». Pour une femme comme elle, de sa génération, née en 1928, et de sa classe sociale, être bien assise à toujours été un luxe, si je me reporte à mon enfance je la vois sans cesse debout un torchon à la main, comme montée sur ressorts, occupée à s’activer, nettoyer, préparer, prendre soin et s’activer encore, sans se donner à elle-même l’autorisation de la tranquillité, du farniente, ce n’était pas qu’elle ne connaissait pas le mot farniente, c’est qu’il n’était pas pour elle, comme l’existence des licornes ou des robinets en or massif. Je l’ai « bien assise » dans mon texte. Je cherche la sensation d’être bien assise dans ce que je fais. Mon « bien assise » à moi ne correspond pas au far niente, mais au far qualcosa, faire quelque chose, et c’est compliqué, justement c’est pour ça qu’il faut prendre le droit de s’asseoir.

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)</

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