TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

BLOCK NOTE

block note - loi

jeudi 27 février 2025, par c jeanney

Envie de printemps et de mettre les mains dans la terre. Envie d’être égoïste. Envie de ne plus être concernée. Envie de tricoter, d’écrire au calme. Envie de ne plus tirer de conclusions qui contiennent toutes le mot effondrement. Jusqu’à maintenant, chaque livre que j’ai écrit était comme la rambarde de la piscine, l’endroit où se tenir et à quoi s’accrocher. Ça a pu être un lieu, un film, une femme, une série, une artiste, une façon de capter en s’abandonnant, etc. Peut-être que j’ai oublié ou bien que je transforme par contumace, mais il me semble que c’était clair, que chaque livre était un geste clair, compliqué mais détouré, comme avec cette technique qui consiste à faire des trous selon une ligne, le piqué, et l’on fabrique une carte de vœux, un photophore, un flocon de neige en papier. Je ne vois pas où piquer en ce moment. Mais je dois me méfier de mon penchant pour le durable. Penser que ce qui existe un instant vaut pour la suite. Comme si le temps n’allait pas changer, comme s’il y avait des sortes de fardeaux ou de malédictions indépassables, ou ce petit nuage de pluie qui suit un personnage de bande dessinée, je ne sais plus lequel, où qu’il aille il lui pleut sur la tête. À force de chercher dans le passé ou dans le présent, d’être lestée, j’avance de plus en plus lentement et j’envisage le futur avec mon sac à dos rempli de lois de murphy. Alors que le pire n’est jamais certain, comme disait l’autre. Il s’avère que l’autre serait paul claudel, est-ce qu’il est raisonnable d’écouter ce que dit un frère qui laisse mourir sa sœur de faim, pas sûr. J’espère que d’autres à part lui ont formulé ce non tracé d’avance, ce serait fâcheux de laisser aux fâcheux le monopole du vivre.

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

Messages

  • envie (besoin) de printemps partagée
    "que chaque livre était un geste clair, compliqué mais détouré, comme avec cette technique qui consiste à faire des trous selon une ligne, le piqué, et l’on fabrique" là je ne suis pas à la hauteur où penserais oser partager, mais comme depuis deux nuits je fais petites plongées-redécouvertes dans yoko ono dans le texte, je sais que tu le peut

  • (non mais on s’en fiche on discute) à la loi de Murphy je préfère le principe de Peter (quelque chose à voir avec mon prénom je suppose mais pas seulement) dont je ne suis pas certain de l’efficace dans le domaine qui nous occupe (les arts, plastiques ou pas) (parce que l’efficace, en ces domaines ne nous est de rien) (on voit surgir le claudel dans les vers du poète (le titre de la chanson c’est Mysoginie à part je le fais remarquer parce que de nos jours il faut prendre garde à ne pas se faire aligner par la patrouille) que j’aime beaucoup qui font :
    "elle m’emmerde elle m’emmerde à la fornication
    elle déclame du claudel du claudel j’ai bien dit
    alors là ça me fi-i-ge
    j’admets que ce claudel soit un homme de génie un poète immortel
    j’r’connais son presti-i-ge
    mais qu’on aille chercher dedans son œuvre pie
    un aphrodisiaque
    non ça c’est de l’utopie"
    il vaudrait mieux en rire - l’humour devrait nous sauver au moins pendant un petit moment... )

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    • ah oui, j’ai entendu Nicolas Framont raconter ce principe de Peter, et expliquer qu’au début c’est une bouffonnade, mais qu’ensuite c’est repris 1er degré, sans doute parce qu’il y a quelque chose de vrai dedans
      (preuve que l’humour fait partie de la solution :)))) Merci Piero !

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