block note - must
dimanche 19 janvier 2025, par
Je suis bien embêtée dit le lapin bleu en regardant la rose bleue de Twin Peaks. Je ne suis pas une grande connaisseuse de David Lynch. J’ai surtout vu un documentaire, diffusé sur une chaîne qui n’existe plus : on le suivait, pas à pas, dans la préparation d’une exposition, en Italie je crois, et c’était assez fabuleux de le voir travailler l’expo elle-même, c’est-à-dire de le voir s’investir dans la façon dont son travail serait présenté, mais au présent, comme l’activité continue d’un travail encore en cours, et pas comme la présentation d’un travail passé, formolisé. Par exemple, ce qui m’avait frappée, c’est quand il arrivait dans une salle équipée logiquement d’un extincteur, question de sécurité. Il s’était assis devant l’extincteur sur une chaise pliante, et il s’était mis à noter sur son carnet des idées, des traits, des schémas, comment intégrer l’extincteur dans son exposition, comment faire avec cette partie prenante de l’objet qui est là sans qu’on l’ait voulu, par obligation. Ça disait quelque chose de son rapport aux termes qu’il voulait considérer, une sorte de dé-hiérarchie, une place à occuper "au milieu de", et j’y suis très sensible. C’est ce qui fait que je connais mieux le David Lynch des arts plastiques que celui du cinéma ou de la télévision. J’ai voulu retrouver son travail, le réactiver dans ma mémoire visuelle, et j’ai "pris" (chipé, volé) The air is on fire, une sorte de catalogue d’exposition de 2007. Même si j’avais pu l’acheter je ne l’aurais pas fait, parce c’est édité par la fondation cartier. Je suis bien embêtée, dit la rose bleue, de voir par quels tuyaux tout ça passe, des tuyaux sales, des tuyaux dégoûtants. Qui veulent s’acheter une prestance. Le mécénat comme domination invisible et séduisante, dirait Bourdieu. Je suis toujours très en colère contre bernararno, une colère que l’écriture du texte sur lui chez error n’a pas purgée. Très en colère de voir que cette marge, ou considérée comme marge dans le travail de Lynch, est récupérée, c’est un peu comme avec Varda, dont les Veuves de Noirmoutier sont aussi capturées par cette "fondation" (en ce cas, le mot "fondation" signifie "agence publicitaire pour entreprise commerciale qui se réjouit de voir le monde tel qu’il est, même bouffé de déchets qui empoisonnent l’air et le sol, tant que les affaires roulent, et qui s’achète un blanchiment prestigieux en rançonnant l’esprit des autres") et pour Varda aussi, c’est de son cinéma dont on parle le plus. D’un lien à l’autre, je tombe sur le travail de Hans Haacke, Les must de Rembrandt. J’ai envie de poser ces images ensemble, celles tirées du travail d’enquêteur de Lynch dans The air is on fire et cette sorte de mausolée de Haacke, qui date de 1987. L’année 1987, c’était il y a longtemps, mais le miroir est le même, l’air est en feu. Des pompiers privés protègent un centre commercial. Comment s’en sortir. D’abord, comment penser le "comment s’en sortir". Pas que sortir de la pollution ou de la prédation, comment penser ce très ancien toujours si neuf et qui ronge, qui ronge même la mémoire, puisqu’on pense que le feu vient seulement d’apparaitre. Ces images peuvent servir de mantras ou d’outils, je ne sais pas.
David Lynch, 4 planches tirées de "The air is on fire"
Hans Haacke, “Les must de Rembrandt”
.
(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)</
Messages
1. block note - must, 19 janvier, 19:35, par brigitte celerier
et il peut le faire, transformer en publicité, tout y compris dans un genre qui n’a pour lui d’être d’encore plus grande diffusion, la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques et chaque remise de médaille.. o ne oeut en soirtir, quand tu vas dans un musée, quasiment tout, les Rembrandt, les Watteau, les Vinci sont des commandes ou des récupérations des princes, financiers ou de l’église..