TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

BLOCK NOTE

block note - need

lundi 30 juin 2025, par c jeanney

Je lis Éloge du bug, de Marcello Vitali-Rosati, qui remet en question le rapport aux outils, la dimension de la pensée de l’outil, car l’outil pense, il induit une action dans les limites de son périmètre d’outil, donc quelque part il force à aller dans telle ou telle direction, il dirige des gestes, et le bug est là pour questionner, s’arrêter : est-ce que ce geste et ce vers quoi il tend est celui qu’on désire, ou est-ce que l’outil prend les commandes, est-ce que l’outil fait entonnoir et oblige à s’y tenir comme une machine à viande qui transforme des blocs en hachis quoi qu’on fasse, quel que soit l’emballage des promesses décrites dans le contrat ("plus simple, plus rapide, plus intuitif"), le bloc sera obligatoirement haché selon des critères peut-être non voulus, en tout cas pas forcément questionnés au départ, et peut-être qu’on se rendrait compte, grâce au bug, qu’on n’avait pas tant besoin que ça de hacher son hachis. Je cherche à mettre en place une sorte de newsletter pour mon site, donc les outils pour la fabriquer m’intéressent. Est-ce que je dois m’adapter aux outils, ou amener l’outil à moi, il y a une différence. S’adapter semble être un verbe positif, mais peut-être pas tant que ça, cf Barbara Stiegler. En fait, au fond, l’idée c’est de ne pas perdre de vue le but. Si je définis mon but, c’est plus clair. Parfois, et parce que je ne suis plus sur facebook par exemple, on me pose la question "qu’est-ce que tu fais en ce moment ?", c’est à ça que devrait répondre ma newsletter. Si je ne suis plus sur facebook c’est par souci d’éviter les gafams, donc logiquement ma newsletter devrait s’en écarter aussi, ce qui me ramène à l’envoi, que je désirerais basique, de boîte-mail à boîte-mail, ce qui passe dans mon cas par gmail, donc google-gafam-mail, ce qui me place devant une contradiction, je devrais quitter petit à petit gmail et cette newsletter est peut-être l’occasion d’y parvenir, sous la nécessité, le "besoin de". L’outil devrait toujours répondre en priorité au "besoin de". On serait plus au clair avec ses effets. Le besoin de manger par exemple, et de ne pas se faire tuer comme au tir aux pigeons à cause de ça. Le besoin de bétonner et bitumer, sans, par exemple, respirer un air empoisonné et plus chaud que son propre corps. Est-ce qu’on a besoin de plusieurs yachts, par exemple, quand on n’a que deux bras, ou de plusieurs chaises pour une seule paire de fesses. Cette histoire de yachts me fait penser à venise, et à jeff bezos qui a conçu un hachoir à viande extrêmement performant, et j’ai envie d’en savoir plus sur les endroits où sa seule paire de fesses se pose : un complexe de 5,7 hectares à hawaï, deux maisons de respectivement 1 900 mètres carrés et de 770 mètres carrés, installées à seattle avec accès privé au littoral, trois appartements dans l’immeuble the century à manhattan, un ranch au nord de van horn au texas, un manoir de style espagnol à beverly hills, deux manoirs de 2 510 mètres carrés en superficie cumulée à washington, trois appartements avec vue sur madison square park à new york, et à indian creek un manoir en béton au bord de l’eau, et à beverly hills une propriété de 4 hectares qui comprend une maison principale de style géorgien de 1 260 mètres carrés, deux maisons d’hôtes, une pépinière et trois serres, un court de tennis, une piscine, plusieurs terrasses, un parcours de golf à neuf trous, une grande cour et un garage avec des pompes à essence, et dans l’habitation principale un parquet en bois ancien importé qui aurait été celui sur lequel napoléon aurait demandé la main de l’impératrice joséphine, bref, je ne peux pas faire la liste des toits où jeff bezos peut dire qu’il est chez lui, ventes, ré-achats, reconstructions, son "porte-feuille immobilier" comme on l’appelle, bouge pas mal. Cet homme semble assez volatile et insécure à propos de l’endroit où il crèche. On pourrait se dire "quand même ! ce n’est pas n’importe qui ! c’est jeff bezos !" le créateur de ce qui n’existait pas avant lui. Mais, même en admettant que c’est l’inventeur de la roue, ou de tout autre outil irremplaçable, le nombre de ses paires de fesses n’augmente pas comme le cac40. Et puis, cause à effet ou pas, il déteste les bugs.

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

Messages

  • on ne peut pas s’en passer - ils nous sont utiles, on les utilise et de cette utilisation vient le sens - les mots - "bogue" : enveloppe piquante du marron - les références (je te cite un bidule trouvé sur fb :
    " C’EST UN CRIME CONTRE L’HUMANITÉ ET ON CONNAIT LES CRIMINELS ET CEUX QUI LE SERVENT
    Ils sont 3 000 milliardaires de la planète. Ils ont gagné 342 000 milliards de dollars au cours des dix dernières années, soit l’équivalent de 14,6 % du PIB mondial ce qui est 22 fois suffisant pour mettre fin à la pauvreté dans le monde et il suffirait de 4 000 milliards pour sauver la planète !!!.
    C’est de l’argent volé au reste de l’humanité."

    des chiffres ; des statistiques ; on peut les interpréter comme on aime/veut/sait/découvre c’est égal : je me souviens d’un type, une réunion professionnelle où on discutait de l’obtention (ou pas) de crédit(s) de la part des autorités, lesquelles demandaient des assurances et des arguments en cette faveur, qui disait parlant de ces "décideurs" : "ils ne vont quand même pas nous faire un deuxième trou du cul" - non, mais la plupart de ces logements abris résidences sont vides la plupart du temps... pathétique

  • tout a té dit...
    alors moi pratique et basique j’en reste aux chaises oui on n’a qu’une paire de fesses mais on peut avoir envie de leur faire plaisir en leur fournissant un peu de variété... et puis sait-on jamais il peut survenir des visiteurs et certains rechigneraient peut être à s’assoir sur le sol

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