TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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vendredi 10 octobre 2025, par c jeanney

Ce que j’ai entendu de pire ce matin : "La semaine dernière, l’unicef a reçu l’autorisation d’israël de déplacer des bébés prématurés, mais pas les couveuses dont ils ont besoin pour survivre." C’est un problème, le meurtre bonhomme, la mort par avis administratif, le mal qui ne signera pas le papier nécessaire. Un jour, quand j’aurais fini d’écrire tout ce qui me met en colère
je n’arrive pas à finir cette phrase. Ce que j’ai lu de mieux ce matin : les mots d’une conférence d’Aby Warburg, Images du territoire des Indiens Pueblos en Amérique du Nord, repris par Perrine Le Querrec dans Soudain Nijinski :

"Ce que j’ai donc vu et vécu ne rend que l’apparence superficielle des choses dont j’ai à présent le droit de parler, si je commence par dire que le problème insoluble qu’elles posent a pesé sur mon âme de façon si oppressante que je n’aurais jamais osé m’exprimer en scientifique à ce sujet à l’époque où j’étais en bonne santé. Mais à présent, en 1923 [...] je laisse sortir de moi les signes que j’ai reçus."
[...] "En se glissant à l’intérieur du masque animal lors de la danse de chasse, on s’approprie en quelque sorte l’animal, par anticipation de sa capture. Cette règle n’a rien de ludique. Pour l’homme primitif, les danses de masques représentent, dans le processus qui le relie à ce qui est le plus extérieur à sa personne, la soumission la plus forte à un être étranger. En imitant, costumé et masqué, les expressions et les mouvements d’un animal, par exemple, ce n’est pas pour s’amuser que l’Indien se glisse dans cet animal, mais pour obtenir quelque chose de la nature, par la magie, en métamorphosant sa personne, parce qu’il ne croit pas que sa personne puisse y parvenir sans être élargie ou métamorphosée."

("Nijinski-le-faune", "sa tête penchée sous le poids des cornes invisibles" écrit Perrine Le Querrec) (la limite des peaux et des corps, l’humain, l’inhumain, la folie) Gwenaëlle Lenoir : "... Il faut inventer un nouveau langage, nous n’avons plus les mots", Stéphanie Latte Abdallah : "mais en même temps, on n’a jamais vu autant de poésie sortir de Gaza. Il n’y a plus que ça. Et même des médecins qui écrivent des poèmes qu’on peut lire, etc. Donc il n’y a peut-être plus les mots dans un langage vulgaire, enfin, simple, mais il y a peut-être des mots, quand même..." (je sais que je mélange tout, la danse la mort et les enfants, mais c’est peut-être tout mélangé déjà).

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

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