Le problème, si l’écriture c’est la vie, c’est qu’elle est impossible, elle ne peut pas être délestée du sol sur lequel on marche et il y a trop, il y a tant de trop, il y a toujours eu trop et tant de cadavres qui flottent dans nos eaux. Un bombardement provoque un tremblement de terre, des vents dévastent la pauvreté et la rendent plus pauvre, l’effacement avance. Chaque minute particulière est une réponse naïve de croire en elle. Il faudrait désirer le mieux pour soi, en tenant compte du fait que soi c’est l’autre. Toute la structure est vermoulue. On la repeint, pendant que le dessous s’effondre. Tout ce qui souffre autour de nous ne peut pas être écrit avec une réelle précision. D’un côté toutes les morts brassées. De l’autre les témoignages, qu’il faudrait pouvoir empiler jusqu’à ce qu’un sens émerge. Mais la place manque pour les inventorier, et le chiffre pour les compter est hors d’atteinte. Toutes les phrases commencent par nous. C’est-à-dire que nous sommes tout le monde, responsables du tout, la terre sous nous comme un seul drap.

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