journalier 05 03 19 -
mardi 5 mars 2019, par
– plus le temps passe et plus certaines voix me sont insupportables
et pas seulement ce qu’elles disent
aussi le grain, la tessiture, le rythme de ces voix-là
sans doute parce qu’elles prononcent des phrases immondes sur un tempo très calme
avec l’assurance d’être calé dans le bon fauteuil
– heureusement je lis dans un mail
Faire poème comme on fait son pain
– sortir les feuilles encre de chine colle et ciseaux
pour L’e dans lo de mars
– se souvenir d’une expérience et la décrire minutieusement
à rebours
peut-être que ça l’éclaire
ou que ça l’enjolive
on verra bien
– "constructif", voilà un mot à creuser
Qui tend vers un résultat positif.
positif, mah, esplicachione ?
Du latin positivus (« posé », « qui repose sur quelque chose » d’où « établi, conventionnel »).
constructif et conventionnel même motif dans le tapis
– il y aussi ces voix tièdes, dont on ne sait pas si elles sauront contrer le mal
– confiance, Du latin con- (« ensemble ») et fidere (« se fier », « croire »).
MAIS
– s’il y a une chose que je ne voulais pas aujourd’hui, c’est qu’Antoine Emaz soit tué par la mort
" Il n’y a pas de bout de la nuit
seulement une maison vide
et silencieuse de tous ses murs
on est dedans
pas en prison
mais dedans
et la nuit comme aveugle
tourne en rond
les mots piochent piquent
des étoiles
on dira ça comme ça
des lumières fermées
(Antoine Emaz, Peau)
.
(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
Messages
1. journalier 05 03 19 - , 5 mars 2019, 10:09, par brigetoun
"faire poème comme on fait son pain" - le plus vrai et beau
et va plutôt bien à ce qu’a fait Emaz
suis entre cette mort et la tension à distance parce qu’en ce moment se décide (entre 10 heures et 10 heures 30 environ) si après toutes les étapes ma malade a gagné la possibilité d’une opération-espoir cet après-midi ou si plus rien n’est à faire
(pardon je me sers un peu de ton beau billet là)
2. journalier 05 03 19 - , 6 mars 2019, 10:56, par Dominique Hasselmann
La voix de Castaner, que je ne supporte pas ("la gooooche") et son "mentir-vrai" permanent agité par une langue de bois rabotée tous les jours.
Antoine Emaz : une voix s’est tue. Ses mots demeurent.