journalier 18 02 16 / "Sailin’ and shorin’"
jeudi 18 février 2016, par
-« Le dialogue doit être un bruit parmi les autres, un bruit qui sort de la bouche des personnages dont les actions et les regards racontent une histoire visuelle. » (Alfred Hitchcock dans Hitchcock Truffaut)
– Buster Keaton qui n’utilise que 50 intertitres quand la moyenne pour un film de l’époque est de 200, parce que ce qui se passe doit être vu, pas commenté
– les didascalies en italiques, le hors champ, le cadrage (accéder à un choix, qui ne viserait pas à manipuler, mais à s’emparer de)
– les fulgurances de formes qui une fois esquissées s’écaillent, plus on les fouille et moins on a besoin d’elles, tombent oubliées
– « comme la carte de son rapport à un dehors aléatoire et chaotique, le chaos étant défini "moins par son désordre que par la vitesse infinie avec laquelle se dissipe toute forme qui s’y ébauche (…). C’est une vitesse infinie de naissance et d’évanouissement". »
– les assemblages fous qui pourraient exister si seulement on n’avait pas peur
– les paroles des femmes de Svetlana Alexievitch, quand ce qui se passe ne peut plus être vu, ne le sera pas
– ce qui s’ignore
– un enfant sorti d’un sac de couchage et frappé (tous s’asseoir sans bouger jusqu’à ce que ça s’arrête, tous s’asseoir, pour lui, pour tous, est-ce que nous nous relèverons jamais ?)
– les listes qu’il faudrait faire pour cerner ce noyau en soi qui peine et glisse, le pourquoi, des listes comme des ongles enfoncés dans la pente, et dessous, dans le creux qu’on fabrique, « une image composite », comme « quand on décolle la tapisserie d’un très vieil appartement »
– Frank Black et les Cocteau Twins
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