journalier 18 04 15 / couvre
samedi 18 avril 2015, par
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– Avant, tu savais tout de lui ou d’elle, les recoins du réveil, l’attente du sommeil et chaque repas, un halo proche, une sorte de couverture douce développée, enveloppante, autour de lui ou d’elle et rien ne t’échappait, ou si peu, et ce peu ça semblait normal qu’il soit peu, normal qu’il s’agrandisse, logique que ce peu prenne avec le temps une grosseur certaine, une assurance, logique, comme les saisons leur ronde, et bénéfique même.
– Il faudrait éviter de penser.
– Maintenant, surtout, tu imagines. Les petits gestes, mains croisées bouches fermées et les chansons qui les accompagnaient et les fous rires, c’est au compte-gouttes. Il y a des conversations qui t’échappent. Lui ou elle sait les tenir, prend sa mesure de il ou elle, la couverture enveloppante en réduction, ponctuée de trous.
Tu ne sais rien de ce quoi, ce qui passe à travers les mailles, tu imagines. Ce doux que tu voudrais toujours, pour il, pour elle, car tu en étais responsable, ce doux lâché dans le courant.
– Il y a un endroit où le sable mange la moitié du ciel. Les moineaux font leurs nids sous les tuiles. Il pleut de la poussière d’or. Très hauts, les pins font comme une couverture trouée, ce que tu as pensé quand tu as vu ce vert foncé, tout ce vert maladroit, trop sombre par endroits ou à d’autres endroits manquant. La couleur de chair qui affleure c’est la terre, le sable. Une large couverture autour de nous quand nous étions assis, très haut, à contempler la place des choses.
(pendant ce temps les photos pas assez)
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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
Messages
1. journalier 18 04 15 / couvre, 18 avril 2015, 13:08, par brigetoun
la nature en douce splendeur pour entourer tendrement le tout début de ce moment où le lien se fait autre, invisible et discret
1. journalier 18 04 15 / couvre, 19 avril 2015, 12:23, par Christine Jeanney
oui, le changement de ce lien, ce qui le modifie sans l’altérer, lien invisible, discret, mais qui existe :-). Merci Brigitte.
2. journalier 18 04 15 / couvre, 18 avril 2015, 13:22, par Dominique Hasselmann
"Il y a un endroit où le sable mange la moitié du ciel"...
Borges, on ne connaît peut-être pas toute son œuvre...
1. journalier 18 04 15 / couvre, 19 avril 2015, 12:25, par Christine Jeanney
et peut-être qu’à force, sable et ciel se mêlent, ou s’inversent :-) Merci Dominique d’inviter Borges que je n’avais pas vu ici :-)
3. journalier 18 04 15 / couvre, 18 avril 2015, 13:31, par pascale
Regarder d’en bas l’envol vers "... d’autres chemins légers ... (qui) suit un nuage étranger ..."
1. journalier 18 04 15 / couvre, 19 avril 2015, 12:26, par Christine Jeanney
D’en haut, d’en bas, tout communique (l’Univers sphérique finalement :-)) Merci Pascale.
4. journalier 18 04 15 / couvre, 18 avril 2015, 15:58, par PdB
Non, mais de toutes les manières, on ne pourrait pas (arrêter de penser) (d’un : et de deux, on aimerait encore moins, surtout que, quand ça nous arrive parce que ça nous arrive, c’est qu’on fait quelque chose qui pourrait bien, bientôt, tout de suite, nous abrutir) (alors que, si tu regardes, je prends un exemple au hasard, les gestes des enfants, et que tu imagines que tu pourrais même ne serait-ce que seulement un tout moment ne plus les comprendre, les suivre, les aimer, alors là tu saurais quoi dire de la liberté de penser : ce n’est pas arrêter de penser qu’il faut, mais au contraire continuer et accompagner, avancer ensemble et les garder au fond de soi comme ils sont, comme ils deviennent et comme ils ont été et seront) (je crois) (et j’essaye) (welcome back...!!) (et le vert foncé, comme il est profond aussi...)
1. journalier 18 04 15 / couvre, 19 avril 2015, 12:27, par Christine Jeanney
Merci Pierre (tu as raison pour tout) (j’achète) (j’adhère) (je plussoie) (mais grave hein :-)))) (et merci !)
5. journalier 18 04 15 / couvre, 18 avril 2015, 16:51, par christine simon
"Ce doux que tu voudrais toujours, pour il, pour elle, car tu en étais responsable, ce doux lâché dans le courant."
ce doux qu’on voudrait toujours
1. journalier 18 04 15 / couvre, 19 avril 2015, 12:28, par Christine Jeanney
et peut-être que c’est possible de le garder tout doux ce doux, longtemps
(on ne sait pas) (mais pourquoi pas) Merci Christine :-))