tu vois, Planck, c’est l’incohérence...
jeudi 26 septembre 2013, par
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tu vois, Planck, c’est l’incohérence
dont je ne sais pas me défendre
j’ai bien compris qu’anticiper n’est pas possible
que des équations folles mènent à tous les possibles
mais je voudrais m’y préparer
et ne pas être désarmée
—nous sommes tous des fusées qui avancent
nous sommes tous des rouleaux qui compressent
nous sommes tous des idées fixes
nous sommes tous limités par ce que nous sommes tous
il n’y a rien à anticiper
on ne peut pas s’y préparer
les ondes se balancent comme des lianes
tu en prends une
et tu regardes où elle te jette
si de là-bas on peut voir quelque chose qui ressemble à la mer
dans la mer
le son et la lumière
avancent à une allure différente /
il faudra adapter son pas /
ou décider une fois pour toutes
que c’est nous qui sommes la mer
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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
Messages
1. tu vois, Planck, c’est l’incohérence..., 26 septembre 2013, 08:42, par brigetoun
en admiration devant le poète interlocuteur de Frank... et puis oubli de tout puisque suis la mer, le mer l’éternelle oublieuse
2. tu vois, Planck, c’est l’incohérence..., 26 septembre 2013, 08:50, par Philippe
Peut-être pour un épisode suivant explorer la décohérence. Pas vraiment chez Planck (c’est une analyse de la mécanique quantique des dizaines d’année plus tard) mais j’adore le mot, parce que c’est que je dois faire à mes textes littéraires trop lourdement cohérents pour qu’ils commencent à dire plusieurs choses au lieu de la moitié d’une.
3. tu vois, Planck, c’est l’incohérence..., 26 septembre 2013, 14:08, par PdB
la mer, oui, mais aussi les vagues (!)... et l’écume, l’iode, et le vent et la houle et l’éclair et l’orage, le soleil qui nous chauffe et la glace qui nous broie, nous enserre, nous sommes coquilles de noix, cargos, sous-mariniers, algues et coquillages, squales et bancs - nous sommes grégaires, à nous suivre les uns les autres - nous nous éloignons, mais tous, d’un seul élan, d’une seule voie, d’un mouvement unique qui n’abolira pas le hasard, jamais, ondes et nappes, bandes, enveloppes, nous nous tournons et reprenons notre marche, notre vague avancée, notre nage éparse et commune, et déjà vous nous attendiez mais nous ne sommes plus là...
4. tu vois, Planck, c’est l’incohérence..., 27 septembre 2013, 08:46, par Christine Jeanney
bon, je vais être très franche avec vous :
si vous continuez à poster ici des commentaires encourageants, intelligents et beaux, ça va avoir des conséquences certaines, voire même certaines conséquences (comme la joie que ça va me procurer par exemple) (que les choses soient claires) (une peu de clarté de nuit pas) (donc, je garde Planck comme prisonnier, juste pour vous lire) (une sort de prise de Planck’otage) (vous êtes prévenus :-))