TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

PLACARD DE L’ATELIER

W5 (5textes5images5jours)

W5 . 11 *méthodiquement

mardi 25 juillet 2023, par c jeanney

Un. Il y a toujours la peur de mal faire. Mais quand il s’agit de découper, coller et assembler, est-ce qu’il y a moyen de « bien faire » ? « Perfection : emprunté au latin perfectio, "achèvement complet, état de ce qui est idéal en qualités et sans défauts" ». Sur Instagram je suis abonnée au compte @theuglyartclub (the ugly art club) qui revendique de produire des choses moches. Mais est-ce que revendiquer l’imperfection n’est pas encore et toujours se référer à son contraire, la perfection, quoi qu’on en dise ? J’avais écrit quoi qu’in dise, ce qui me fait penser au chtimi, au patois, à toute cette partie de la langue honnie, non culturellement désirable, académie frOnçaise, langue parfaite. On vivrait mieux sans la carotte du « sans défauts », il n’y aurait pas de dictée géante retransmise en direct à la télé comme un match de Roland Garros [remarque : lequel n’était pas joueur de tennis mais aviateur. Sur ce modèle, je pense qu’on devrait nommer les rencontres sportives avec des parfums de glace ou des points de tricot – on gagnerait la Coupe Melba ou le Trophée des 5 points de riz.], on ne serait pas fier de connaître et utiliser le subjonctif imparfait qui est pourtant parfait, on devrait tous se saisir de l’imparfait du subjonctif pour le rendre réellement imparfait, que je finissasse, que j’ouvragione, que je vinssasse, alors les mots auraient un sens.
UnDeux. Je colle au hasard ce qui me tombe sous la main, ce n’est pas le hasard, j’ai installé les choses de façon à ce qu’elles soient, fussent, pouvèrent, sontièrent disponibles, et de la même façon lorsque je fais des lycopodes, il n’y a pas de hasard, ce que j’écoute, écoutasse, écoutille, je devais, il fallait l’écouter et le prendre en notes.
UnDeuxTrois. Avec les minutes papillon, je constate que je m’organise toujours de la même manière : d’abord une trame linéaire (des voix, des portions de voix, des mots, récoltés, mis à la suite, scindés, déplacés, réarrangés en un seul fil jusqu’au moment où il me convient), puis, et seulement quand la suite est en place, les sons/musiques sous les voix. Il est peut-être temps de modifier, aborder autrement. Par exemple, avancer pas à pas, une voix, une suite de mots, un son, puis une autre voix, une autre suite de mots, un autre son, etc. La folie serait d’abord les sons, ensuite les voix. Si j’y arrive, ça ne s’entendra pas à l’oreille, mais j’aurais fait une belle acrobatie. Si je peux désordonner ce que je mets en place, c’est que ça commence à être réellement intéressant.
UnDeuxTroisQuatre. L’ordre, le désordre, le beau, le laid, le parfait, j’en reviens toujours aux mêmes crochets sur le portemanteau.
UnDeuxTroisQuatreCinq. Je devrais réfléchir à ça (ce que je fais ici, W5 est bien pratique). Naturellement, on trouve une méthode pour faire. Et si (naturellement), on donnait de petits coups de boutoir à cette méthode ? Est-ce que ce n’est pas le genre de truc qui maintient en alerte ? – comme prendre 5 images, non pas après l’écriture des Un, UnDeux etc., mais avant.

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

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