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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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journalier 02 12 16 / Phalaris arundinacea L

vendredi 2 décembre 2016, par C Jeanney


 pas moins de cinq projets en chantier en ce moment, mais ce qui change c’est l’urgence
 d’habitude, l’urgence se pose là, une évidence d’urgence
on n’est pas immortel non plus, et tout ce qui n’est pas fait et derrière soi empêche que d’autres visées devant soi se présentent (d’habitude)
 mais là non, plutôt une urgence différée, comme une urgence de marathon, avec tous les onglets ouverts mais dans un grignotement, petitement, chaque jour après l’autre
 le dernier des projets prendra peut-être des mois, l’avant-dernier aussi, et même celui d’avant, et aucun d’eux ne peut entrer dans le rythme du site et sa respiration, il n’y a que le journalier (qui n’est pas un projet) et les petites cosmogonies qui peuvent venir ici (le journal des Vagues devra patienter encore)
 il y a longtemps, je ne sais plus qui se moquait des "auteurs à projets", reléguait ça au range de commercial, de fabriqué-pré-fabriqué ou signe d’une pratique étriquée, sans souffle, le contraire même du grand Tartiste (grand t) qui sublime le hasard sans prévoir
 mais un projet ça ne prévoit rien, c’est juste une direction qu’on pourrait prendre (parfois, en plein milieu, une autre direction arrive, vu d’avion ça ressemble à ces autoroutes près des grandes villes des usa, avec des boucles gigantesques)
 moi j’aime bien ce mot-là, "projet"
il y a la notion de fragilité dedans, un projet peut en rester là, à son état, dans des limbes de possibles non encore atteintes, l’orgueil et l’humilité de tenter le coup
il y a le verbe projeter qui marche aussi au cinéma, avec des images internes qu’il faudrait savoir projeter au-dehors, si on y réussit
projeter c’est lancer, quelquefois les projets se lancent des trucs entre eux,
les uns aux autres, ou simultanément, ça se répond (et ça on ne le voit jamais venir)
 par contre, avec mon urgence non-urgente et mes jeux de lancés à long terme, je vais de moins en moins dans l’espace public (twitter) (facebook j’en parle même pas), et même pour aller lire les sites des autres ça fait ralentissement
 aussi parce que se prépare le grand N de la fête pimpante et que ça m’a toujours pliée et repliée façon pâte feuilletée entre comme-c’est-joli et la tristesse-tenace
 pour ça que j’aime quand des projets entrent l’hiver, leur ouvrir grand est une façon de se plier sans plier (comme le roseau) (tiens, j’apprends qu’il existe un faux roseau, ou Phalaris arundinacea L.) ("souvent utilisé comme litière, ou fourrage de basse qualité") (ça me va, la tiédeur et la nourriture par temps froids) ("aussi reconnu pour être une des seules plantes du genre Phalaris à contenir du DMT, substance hallucinogène puissante") (ça aussi, ça pourrait aider, on ne sait pas)

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

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