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lundi 8 septembre 2025, par

Dans la cour il y un exemple minuscule de ce qui ne va pas : un jeune érable du japon (très jeune, un bébé) à feuilles pourpres très découpées les a toutes perdues, défoliation. C’est ce qui se passe lorsqu’une plante a trop chaud, et elle a eu trop chaud, elle se débarrasse de ses feuilles pour garder l’énergie au cœur du tronc, pour survivre. C’est le cas dans beaucoup de forêts, là où les arbres n’ont pas la clim. J’ai cru comprendre que bientôt, sans compter en millénaires mais à l’échelle d’une génération, on ne verrait les écorces blanches des bouleaux qu’en montagne. L’eau bouillonne et les poissons avec. Nous ne vivons plus dans l’eau ni en forêt depuis très peu de temps, aussi nous ne remarquons pas au quotidien qu’on manque d’air et de vent frais. Parfois les circonstances font illusion. Hier il faisait bon, il y avait une tête de phoque au loin, des cormorans, et une maison nommée "La Vague". Je reprends la fabrication de couvertures. En parallèle, je teste des idées pour le livre futur avec ses trois parties (le texte original des Vagues, le journal de bord de ma traduction et ma traduction). J’essaye aussi de lui trouver un nom. J’ai un dossier rempli par les logos des articles du journal de traduction. Je préparais le logo juste avant la mise en ligne, ça sonnait comme un point final, le nœud de la ficelle d’un emballage, et pour aller plus vite, plutôt que de nommer ce logo ’journal de bord de traduction des Vagues épisode 70", je l’enregistrais sous "jdbdv70". (journal de bord des Vagues suivi du numéro). Pour l’instant, j’imagine bien la couverture de ce livre-Vagues-3 recouverte d’un JDBDV géant. Nous captons par nos sens et nous réfléchissons avec nos sens. J’ai l’impression que l’émerveillement est rangé dans une étagère bien au calme, on s’émerveille pour soi, et l’émotion tourne sur elle-même puis disparaît "normalement" comme une bulle de savon, jusqu’à la suivante. Mais ce pourrait être un moteur. Avoir des pouvoirs effectifs. Par exemple, le bouton floral de l’hibiscus des marais est presque noir, mais quand sa fleur s’ouvre elle est rouge foncé. Il y a de quoi s’émerveiller. Ça ne devrait pas disparaître, cette attention émue. Ça devrait donner envie de repousser les effluves acides de toutes sortes le plus loin possible, et pour ça d’empêcher qu’elles soient produites. Quand je fais le tri, je crois que tout ce qui nuit à l’émerveillement est à combattre. Les idées rances s’attaquent aux émerveillements, s’attaquent au pensable et aux lieux habitables.

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