Tout doucement le texte auquel je travaille me travaille, NT, pour aller vite, en est phase deux, qui implique du recul. Comme je ne savais pas qu’il y avait une phase deux vu que la phase un m’est tombée sur la tête comme la marée monte au galop, je suis bien ébaudie. Cette deuxième phase est lente, précautionneuse, à propos de galop, si j’étais un cheval l’image d’avant, un petit cheval fougueux et dépeigné, sur la capture d’écran du jour je suis le vieux canasson flegmatique qui s’approche de la barrière pour vous saluer sans impatience et sans illusion sur l’avenir. À propos d’avenir, son visage est laid. Avec un peu de jugeote, tout le monde devrait rester au lit, ouvrir les yeux le matin et dire oh non, et se lever uniquement pour proposer des lits à qui ne peut pas rester au lit faute de lit. C’est un programme politique que je tiens là, si la population reste au lit les meetings restent vides, les voitures avec drapeaux sur le capot et service d’ordre se déplacent dans des rues désertes, ces voitures sont sales car aucun larbin ne s’est levé pour les laver, le service d’ordre aussi est resté dans son lit, la tête dans l’oreiller, son costume de robocop accroché dans l’entrée se balance dans l’air doux. Ce programme serait peu gourmand en énergies fossiles, ne tuerait aucune grenouille, et dormirait pendant les prises de paroles incendiaires ou serviles sur des plateaux télé vidés de leur équipe technique donc non diffusés à l’écran. Les seules et seuls à rester debout prépareraient à tour de rôle des snacks à manger sous les draps, ce qui rend ce programme inapplicable, car on ne reste pas longtemps dans un lit rempli de miettes. C’est dommage, ça permettrait pourtant de prendre le temps de faire des sortes de minis bilans, du genre qu’est-ce qu’on met dans les snacks pour en faire des encas valables, sans plastique ni carcasses. Pour ce qui est de mon NT, je pratique le mini bilan, c’est-à-dire le bilan hésitant, amené à se répéter, sans valeur, au sens marchand, plutôt centré sur la nécessaire nécessité. Je taille dans la forme ce qui bouge le fond. Ça n’est pas très pratique ce réversible. Mais l’inverse serait pire, irréversible, je vois ce que c’est, doit penser le corail juste avant de blanchir.

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