block note - grain
jeudi 12 décembre 2024, par
NT, qui est le pourquoi de l’existence de ce block note, est pratiquement à l’arrêt physique, mais pas mental, c’est-à-dire que j’y pense avec toujours autant de constance que lorsque je l’écrivais plusieurs heures par jour, par contre je ne l’écris plus, ou si peu, concrètement, manuellement, matériellement, mais est-ce qu’écrire est matériel, par exemple il y a des méthodes de travail qui conseillent d’écrire tous les jours, même peu, pour garder le rythme, s’y forcer, s’y coller, c’est un conseil physique, peut-être que je pourrais matériellement le suivre, passer du temps chaque jour à l’écriture de NT, peut-être même avec un horaire contraint, et sans doute que le texte avancerait, mais si je ressens mentalement une sorte de vide interne, est-ce que les mots, même nombreux, même remplissant de pleines pages, ne seraient pas alourdis de vides, soufflés dans des conduits de cheminée et trop légers. Tant que je n’aurais pas réglé mon problème, fait mon choix entre contrainte-tenue et laisser-aller, est-ce que cela sert de forcer la machine à tourner du rien, je serais comme le moulin à café du grand-oncle de la Somme, clapier à lapins, sabots et paille, on m’asseyais près du poêle et on me le prêtait, j’étais petite, heureuse de faire tourner la manivelle à cause du bruit qui me donnait l’impression de faire quelque chose, mais il n’y avait rien qui tenait, juste l’odeur du café, rien de moulu dans le tiroir. Alors j’attends matériellement, mains occupées à tester des techniques d’empreintes, c’est à dire d’impression, c’est curieux ce mot, impression, qui marche pour tout, pour l’idée qu’on se fait de demain, l’idée qu’on a des autres et de soi, et de ce qui reste encollé d’encre et de couleurs, et comment. Je vais au jugé.
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Messages
1. block note - grain , 12 décembre, 19:25, par PdB
(par exemple, Camille Pissarro) j’en suis (pratiquement) au même endroit avec Aldo et ça me désespère - j’écris je jette - j’écris j’efface - il faut de la patience, du temps, de l’entrain et de l’énergie- et de la joie aussi je suppose - j’en manque ces temps-ci (alors je lis - contrairement à écrire qui nécessite de savoir lire, lire ne nécessite pas de savoir écrire je te ferai dire) (j’ai là V13 (Emmanuel Carrère) dont je vais m’emparer) tiens écris courage (tu m’impressionnes... :°)))
1. block note - grain , 13 décembre, 10:32, par c jeanney
la joie, je crois que c’est l’ingrédient principal qui manque à cette soupe (y’avait un conte pour enfant qui s’appelait "la soupe au caillou", et une histoire de caillou que les animaux se chipaient entre eux) (courage, courage !)
2. block note - grain , 12 décembre, 19:39, par brigitte celerier
pas mal le moulin à café mais oui pour que ça. marche il faut arriver à coire qu’i y a vraiment du café dedans... une techque ; renoncer ? je sais bien que moi c’est moins important mai deux fois sur trois ça suffit à relancer la machine (étant mienne elle a l’esprit de contradiction)
1. block note - grain , 13 décembre, 10:33, par c jeanney
oui, renoncer, ça peut délivrer en fait, ça joue sur le curseur de la pression (on fait avec nos moyens^^)
3. block note - grain , 12 décembre, 22:05, par Annick Brabant
Ce rapport à l’écriture, la régularité, la contrainte, le vide... comme ça me parle... merci.
1. block note - grain , 13 décembre, 10:34, par c jeanney
Merci Annick (on doit être nombreux nombreuses) (on devrait monter un club, avec un fanion, des t-shirts, des badges et des slogans) (par contre, quoi prendre comme slogan, je ne sais pas))))
4. block note - grain , 20 décembre, 07:40, par Juliette Derimay
L’écriture, bien sur, forcer ou pas, mais forcer le vide ? Grande question.
et merci pour le moulin à café, l’odeur et le rien.
vide et rien, encore des choses à creuser 😉
1. block note - grain , 20 décembre, 17:34, par c jeanney
oui, grande question, si on force le vide, est-ce qu’il reste vide... (merci Juliette :-))