NT, le texte que j’écris, est jusqu’au-boutiste. Par exemple il n’est pas situé. Depuis le début je veille bien à n’y mettre aucun nom de lieu pour rester dans une sorte de plan large, partout la terre, partout le monde, partout des montagnes et des lacs, partout le même pissenlit dépasse du bitume dès qu’il y a du bitume. Donc aucun nom de lieu. Mais l’aucun nom de lieu, ça veut aussi dire tous, ça pourrait être tous. J’y ai pensé hier, les mettre tous, jusqu’au-boutisme, enfin pas tous bien sûr, mais beaucoup, beaucoup, et surtout ceux dont on n’a pas idée normalement, pas les noms usuels, utilisés usuellement, pays, capitales, monuments repérables, pas ce maillage induit utile pour gagner au trivial pursuit, mais d’autres. J’ai commencé une liste. Le village de Chaupichoura, la plage de Borasay, le parc de Tallaringa, le temple de Sampo, la route d’Onor, la bibliothèque de Tugur, le pont de Naustvollen, l’anse de Jektvika, le cimetière de Biggings, la forêt de Fancamp, le garage de Barraute, l’école de Forestburg, le ranch de Ponderosa, le golf d’Andrews, la crèche de Gerocoa, la place de Cobro, l’usine de Merweville, c’est une liste d’énigmes ouvertes. Il y a toujours des vitres, Google Map en est une, avec ses filtres offerts à la consultation, les onglets "restaurants", "hôtels", "activités à découvrir", "musées", "transports en commun", "pharmacies", "distributeurs de billets", filtres entonnoirs qui mettent en valeur et ignorent selon des paramètres clairs, si bien que je ne sais pas ce que nous fabriquons dans l’usine de Merweville et pour qui.

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