block note - sabbatique
mercredi 5 novembre 2025, par
Ma plus belle chose du matin, c’est de voir arriver cette image, le dessin d’un artiste italien qui s’appelle Federico Federici :
mais je lis Federico Fellini, mon cerveau superpose les données et je laisse couler. Parfois je rêve que j’arrête tout, que je me mets en vacances avec pour seule occupation de regarder 8/2 et de lire Fellini et tout ce qui peut s’y raccrocher, y compris Federico Federici, ses sortes de paquebots que j’ai cru voir dans son dessin (transatlantiques, Titanic qui continue de vivre sous l’eau en abritant de nouvelles espèces avant de s’effondrer sur lui-même, je mélange tout), en résumé l’entièreté des possibles. Le ménage, les plantes, et sonder 8/2, ce serait tout, et ce serait déjà énorme. Comme en vacances. Je serais ce vieux monsieur (filmé dans le documentaire vu hier soir) en Italie où la moindre ruelle est plus belle que tout, il habite une maison aux murs recouverts d’étagères, et la grande table de la salle à manger, impraticable, nessuno potrebbe mangiare lì, ensevelie sous l’épaisseur des livres empilés là sans tenir compte des formats, en anarchie, il s’approche d’un volume posé sur le dessus, le dessus du hasard, il l’ouvre et on dirait qu’il le découvre pour la première fois, alors qu’il est chez lui, que le livre est à lui. Il y aurait des traductions partout, ce serait toujours ma première fois et je serais enfin arrivée, enfin calme, parce que j’aurais compris que je n’ai pas besoin d’autre chose que ce que j’ai sous la main. Dans une conférence, je ne sais plus qui dit que contrairement aux autres cinéastes qui indiquent par le flou et la brume qu’ils montrent un rêve qui les raconte, Fellini surexpose, il éclaire encore plus nettement son rêve intime. Il éclaire franchement. C’est pourtant clair. J’ai ajouté deux phrases dans NT ce matin : ’Notre sensibilité est sans limite. Nous n’avons pas à rougir.’, et je vais les placer au début.
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